7 mars, 2022

Droits des femmes en Haïti : une lutte perpétuelle pour le respect de l'égalité des sexes.

Droits des femmes en Haïti : une lutte perpétuelle pour le respect de l'égalité des sexes.

La lutte pour l'égalité des sexes et la dénonciation de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ont toujours constitué la toile de fond des mouvements féministes mondiaux. En Haïti, cette lutte remonte très loin, jusqu'à l'époque coloniale, où des femmes courageuses ont également combattu contre l'esclavage aux côtés de nos héros pour arracher leur liberté, faire respecter leur dignité et leur droit à la vie. Les efforts se sont poursuivis au fil des ans, et des figures de proue se sont signalées. Malheureusement, aujourd'hui, le peu de progrès enregistré dans ce secteur saute aux yeux. Les résultats sont peu visibles malgré tant d'années de combat acharné. La création du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes en novembre 1994, ainsi que le quota de 30% de femmes dans les instances décisionnelles, figurent parmi les maigres avancées que l'on connaît jusqu'à présent. Cependant, les organisations féministes, face à la sous-représentation des femmes dans l'espace public et les postes de décision, continuent à réclamer la participation pleine et effective de celles-ci, ainsi que leur accès à ces instances. Elles exigent également le respect de ce quota, qui reste une simple théorie, comme en témoigne la configuration des différents cabinets ministériels et l'absence de politiques visant à soutenir les femmes candidates à différents niveaux des élections en Haïti. Par ailleurs, les obstacles restent nombreux. Certains de nos textes de lois sont désuets. Haïti a signé et ratifié des traités internationaux dans ce domaine, censés favoriser l'intégration des femmes, mais nos autorités sont incapables de garantir le respect de leurs droits. L'impunité qui s'installe dans le pays ne cesse d'aggraver la situation. Pour la première fois dans notre histoire, les trois pouvoirs de l'État (exécutif, législatif et judiciaire) sont absents, ce qui fragilise encore davantage notre démocratie et nos institutions républicaines. En cette journée du 8 mars, des efforts doivent être consentis par nos autorités, non seulement pour combattre l'insécurité, la violence sexuelle, éradiquer les cas récurrents de kidnapping, mais aussi pour garantir le respect des droits des femmes, renforcer les institutions et consolider notre démocratie. Si certains pensent que l'égalité des sexes en Haïti ne sera possible que dans un avenir lointain en raison du cours tragique des événements, d'autres estiment que la lutte est continue. Ils encouragent les femmes à continuer à se battre pour briser les barrières qui entravent leur pleine intégration sans favoritisme. Ils plaident en faveur d'une synergie entre les différents groupes sociaux pour forcer les autorités à garantir le respect des droits des femmes, notamment en renforçant les institutions. Ils attribuent le non-respect de ces droits, entre autres, à l'instabilité politique et à la précarité des conditions de vie de la majorité, ce qui alimente la division entre les classes sociales. Marcso. DARBOUZE